lundi 14 décembre 2009

Common people...

A Kingston, les voitures ne te laisseront jamais passer. Les bus, oui.
C'est tout à fait normal de prendre les rond-points à droite. Non, à gauche. Merde il est où le volant ? C'est où Paris ?  Mais vous êtes qui vous ??
On te demandera ta pièce d'identité pour acheter de l'alcool, du détergeant, des couteaux pointus. Parce que les couteaux pointus, ça fait plus de mal quand tu es mineur. Mais quand t'es majeur, c'est ok.
A Kingston, le soir, les filles sont en débardeur. En décembre. Mais elles le vivent bien, elles sont contentes. Toi par contre tu cours pour vite rentrer chez toi et tu vides ton paquet de mouchoirs, les larmes aux yeux.
A Kingston, ton nom n'apparait pas sur la boite aux lettres. Alors je plains cette pauvre Rosa qui n'a pas du recevoir beaucoup de courrier depuis que nous réceptionnons le sien.
Quand la Royal Mail fait grève, c'est l'horreur: un jour supplémentaire d'attente avant de recevoir son courrier. C'est intenable. Anarchique.
A Kingston, les pigeons et les écureuils souffrent d'obésité. Mais ils fouillent les poubelles quand même.

Chez moi, on peut mourir d'hypothermie tous les matins en prenant sa douche car un de ses colocataires, dieu sait lequel, s'acharne à laisser les fenêtres ouvertes. Oui, même dans la salle de bain, sinon c'est moins drôle.
On risque ensuite l'étouffement par la chaleur en courant dans sa chambre mettre le chauffage à fond.
Les colocataires, encore, trouvent ça bon, très bon, de laisser traîner les poubelles par terre. Dans la cuisine. Pendant trois semaines.
Ils aiment aussi mettre des matelas dans le couloir, envahir le salon à coup de tables d'architectures, d'imprimantes formats A5, de caddies...
Puis les plus gentils toquent toujours à votre porte pour aller boire un coup, coup qui se termine en boite, boite qui se termine en discussion interminable à la maison jusqu'à 5 heures du matin. Et pour éviter un réveil désagréable le lendemain, en rythme, les coups de fourchette de mon coloc' qui racle ses dernières boites de thons. Les vrais thons, c'est pas une métaphore, je vous vois venir.
Chez moi, on apprécie aussi les discussions entre personnes du même sexe (on est que deux, on se soutient) sur tout et n'importe quoi, comme si, finalement, on se connaissait depuis toujours.

A Kingston, on va aussi à l'université. Il y a des jardins, dans cette université, ornés de tout un tas de sculptures. Dont une cuisse de poulet géante.
A l'université, les étudiants ne viennent pas en cours. Fait trop froid.
A l'université, les infrastructures sont respectées. Pas de "KT1 2QU en force" de gravé sur les tables. Pourtant, ça sonne bien...
Les professeurs sont là. Ils parlent. Parfois, même, ils nous apprennent quelque chose. Non, je déconne, ils parlent c'est tout.

A Kingston, on habite à Londres. C'est pour ça qu'on doit prendre le train pour aller dans le centre.
Les lignes de métro Londoniennes, c'est comme une boite de chocolats:  tu ne sais jamais sur laquelle tu vas tomber.
Quand la Jubilee Line fonctionne, c'est mauvais signe. Ou alors t'es tombé sur un chocolat dégueulasse avec de l'alcool dedans.
Quand le métro s'arrête ou qu'un problème technique est annoncé, tout le monde reste calme dans le wagon. Sauf une personne, qui grogne. Généralement, cette personne, c'est moi.
Les arrêts de bus d'une même ligne ne seront jamais en face l'un de l'autre, dans une même rue, sinon, ce serait trop facile !
A Londres, au restaurant, le canard se mange avec une fourchette, un couteau, et des pancakes.
A Londres, les salles sont si grandes que les autorités stipulent sur ton ticket "fortement déconseillé aux personnes souffrant de vertige". Et là, tu as peur : tu es au niveau quatre de la plus grande salle de Grande Bretagne.
Et tu te plains : "putain mais y'a trop de concerts. A Lyon au moins j'avais de l'argent.". Et tu comprends pas pourquoi tes amis Français t'envoient des regards menaçants via Internet.
A Londres, Noël commence en Novembre.
A Londres, les chants de Noël commencent en Novembre... Et au bout de quelques jours, tu ressens l'irrésistible envie de casser la gueule aux gamins du coin qui chantent pour leur association. DEGAGE LAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA.
A Londres, les musées sont gratuits. Et ça, j'avoue, bravo, rien à redire. Mais il pourrait y avoir des navettes  tout aussi gratuites de Kingston au(x) Tate(s) non ??
 

Et oui, on a beau vivre en Angleterre, quand on est Français, on le reste, alors on râle. Mais au fond... On aime ce pays plus que les profiteroles au chocolat.

jeudi 10 décembre 2009

I'm medicated, how are you?

J'ai passé ma soirée au niveau quatre d'une arène Londonienne.  En état de totale contemplation, de décollage, de questionnement. J'ai laissé mon esprit naviguer entre les notes, tout en me demandant si finalement, ce n'était pas cela, la quiétude. S'acharner à se terrasser pour ensuite gouter aux plaisirs exquis de la remontée. Puis retomber pour bien se rendre compte de ce que l'on a vécu.
Mon corps entier a fait une éruption d'adolescence, une régression bienfaisante dans l'âme nostalgique des passions juvéniles et bornées. Celles qui compriment les poumons, qui crachent du ressenti. Même de très loin mes sens ont su capter l'odeur du spectacle. J'ai frissonné, j'ai eu ma dose.
(En bref, c'était pas mal.)


mardi 8 décembre 2009

Lyon I love you

Première fois de ma vie que je ne suis pas à Lyon pour le 8 décembre. Je n'en reviens pas de rater tout ça...

Diaporama



lundi 7 décembre 2009

"Heaven is under our feet as well as over our heads"

I've come to realise that you always look forward to something in life. This kind of impatient latent aspiration for a better moment.
Then it turns into smoke while the cold fingers attempt to grab the strands, the remnants of life they thought they could devour in sweet innocence and hope. Brought to the nostalgic past you then are, filling your throat with passionate memories of perfection. The cruel perfection of what once was but never will be.

What is to be done in the end - keep fantasizing about the unreachable, let the curtains of time blind our eyes and feed us with the ecstasy of what cannot be felt any more? Or try to worship the few scattered crumbs of our real Present, which will never be as soothing as the fireworks produced by the illusions of our insolent futures?

I suppose it's better to look forward to something than to patiently wait for the hours to disappear.

samedi 5 décembre 2009

Everyone loves a breakdown

Quand même, York en quelques mots. J'avais peur d'y retourner, parce que cette ville représente le début de tout, un peu. J'avais peur de revivre l'été 2008 à travers le paysage, comme cela m'arrive souvent.
Pourtant une fois arrivée à la gare tout était sourire, j'ai reconnu son odeur, son climat (...), son aura. Paul est venu me chercher, et malgré le train et le réveil matinal, je me sentais pleine d'énergie. On a donc flâné en ville, puis le soir même j'avais rendez-vous avec un ami, qui n'est jamais venu... La soirée commençait mal. J'étais déçue, très déçue, et je le suis encore. Alors j'ai passé ma soirée seule dans le brouillard de York Et en fait, c'était une plutôt belle compagnie. J'ai admiré la ville comme j'aime le faire toute seule, je suis passée par toutes les émotions possibles, je me suis même sentie d'humeur "Noël". C'est alors que je suis passée à Betty's acheter du Ginger Bread - que j'ai quelques minutes plus tard donné à un SDF qui jouait de l'harmonica dehors, les yeux tous vides. Il en avait plus besoin que moi. J'ai continué ma promenade, parlé à deux-trois inconnus totalement ivres, et attendu le bus pour rentrer une heure plus tard - heure qui fut rapide grâce à une très jolie conversation que j'ai eue avec un couple qui attendait aussi.
Le lendemain, j'étais exténuée, car je n'avais pas dormi (surprenant...). Paul avait travaillé tard, il n'était donc pas au meilleur de sa forme non plus. Nous avons quand même décidé de braver la pluie et le froid en milieu d'après midi avant d'aller au "Duchesstival", où, entre autre, Hijak Oscar, The Buccaneers et The Blueprints jouaient. (devinez pourquoi j'y étais...). Là-bas j'ai revu mes amis. C'était comme si je les avais vu quelques jours plus tôt, mais quelle frustration de ne pas pouvoir communiquer dignement, à part entre deux concerts. Mais j'ai quand même passé un très bon moment. Il y a des gens comme Stu qui donnent juste envie de sourire, alors parfois il est bon de les revoir.
Le lendemain, avant de prendre le train, j'ai vu Andy, avec lequel j'ai beaucoup discuté - nous n'avions pas réellement parlé depuis très longtemps.
Le plus drôle, c'est qu'aucun ne sait. Mais c'est mieux comme ça je crois.

Puis j'ai pris le train. Et quand je suis revenue à Londres, l'odeur du souffle du métro m'a ramenée à la maison. Comme lorsque l'on rentre chez soi après un long périple, ou de longues vacances. Ce soir je vais voir Grammatics, et là encore je ne sais pas trop comment je vais me sentir, mais je sais que ce sera probablement positif.




(j'aime bien parce qu'à la fin il crie un peu, ça me fait penser à qui a écrit la leeeeettre?????)